Le rouge à lèvres, le meilleur ami de la femme ? C’est vrai, en tout cas, pour les Françaises, qui restent fidèles au rouge à lèvres et au mascara. On revient sur l’évolution de ce produit culte au cours des cent dernières années…..
D’après plusieurs études, le port du rouge à lèvre remonterait à la civilisation mésopotamienne (Actuellement l’Irak). Il y a 5000 ans déjà, les femmes appliquaient sur leurs lèvres un mélange à base de pierres semi-précieuses broyées et de pâte ou de la cire d’abeille.
En Egypte antique, Cléopâtre utilisait des cochenilles broyés et mélangés à des œufs de fourmi (eh oui certaines étaient prêtes à tout pour être belles …), ce qui donnait des lèvres aux couleurs rouge carmin. En Grèce antique, les femmes avaient pour tradition de s’enduire les lèvres avec de la mûre écrasée.
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Les codes de la mode au début du XIXème siècle imposaient aux bourgeoises un maquillage de type cadavérique : le teint se voulait blafard, maladif et verdâtre, l’œil devait être cerné jusqu’à la pommette. Par contre, les « poulettes » issues des classes moyennes et aux mœurs légères, se donnaient en spectacle dans les rues en marchant deux par deux, poudrées et fardées, les lèvres souvent cerclées d’un rouge fracassant !
Jusqu’au milieu de cette époque, les fards à lèvres se présentaient sous une forme crémeuse, voire liquide. Le conditionnement se faisait dans des petits pots ou des fioles et l’application au doigt ou au pinceau.
Pierre-François Guerlain révolutionna les habitudes de ces dames en inventant non seulement la première lotion pour blanchir la peau, mais aussi une poudre à base de perles, une crème de rose pour conserver un teint de lys, mais aussi un fard à lèvres à base de tanin de vin de Bordeaux.
En 1870, la maison qu’il avait fondé commercialisa « Ne m’oubliez pas », premier tube de rouge à lèvres de l’histoire du maquillage moderne, le système étant dénommé « rouge à lèvres automatique ». Fabriqué à partir de cire de bougie parfumée, ce bâton rechargeable était proposé en étui poussette.
1920
L’influence du cinéma popularise des tendances maquillages comme les lèvres de Theda Bara, qui a connu son heure de gloire à l’époque du muet. Max Factor crée alors des lipsticks à base de cire d’abeille pour remplacer les pommades à lèvres qui fondaient sous la chaleur des projecteurs. Le maquilleur utilise un fond de teint couvrant pour couvrir le contour des lèvres, puis applique au doigt deux touches de rouge sur la lèvres supérieures et inférieures. Le tracé des lèvres est souligné en noir, car le rouge ne donne pas un bon rendu sur les films en noir et blanc .
1930
C’est l’époque de la bouche «bouton de rose». On redessine la lèvre supérieure en dépassant légèrement le contour, et on réduit la lèvre inférieure. On favorise des nuances de rouge ou d’orange. 
1940
La bouche rouge, très rouge, triomphe ! Pendant la Seconde guerre mondiale, appliquer du rouge à lèvres devient un geste d’espoir et d’optimisme. La marque de rouges à lèvres «Tangee» lance une importante campagne de publicité sur le thème «War, Women and Lipstick». En 1941, le magazine Vogue conseille à ses lectrices de peindre leurs lèvres comme le ferait un peintre. 
1950
Le rouge à lèvres devient l’élément important d’une compétition acharnée entre les marques de cosmétiques. C’est l’époque des «Lipstick Wars» – en français : «guerres des rouges à lèvres». Le rouge vif est de rigueur. Les femmes l’appliquent en débordant sur les contours pour produire l’effet d’une bouche plus pulpeuse.
En 1959, les Américaines dépensent plus de 93 millions de dollars en rouges à lèvres (ce qui équivaut à plus de 800 millions de dollars d’aujourd’hui). Afficher des lèvres maquillées devient une partie intégrante de certains looks professionnels, comme celui des hôtesses de l’air.
1960
Les rouges passent en deuxième position, démodés par le succès des lèvres nacrées, dans toutes les nuances de roses et de pêche. Les publicitaires se focalisent de plus en plus au public des teenagers. La marque Yardley communique sur son produit Pot o’ gloss – «un gloss dans un pot» – à la télévision dans des émissions pour ados.
1970
Les lèvres se font naturelles pour un maquillage de jour. Le soir, elles se colorent de rouges, de prune, de corail ou de brun, et se tartinent de gloss. Le tout doit se remarquer sous les lumières des soirées disco.
1980
C’est la naissance de la chaîne musicale MTV : les clips vidéo mettent en scène des visages très maquillés, avec des bouches travaillées. Les contours sont tracés au crayon fuchsia ou bordeaux, l’intérieur des lèvres est rempli au pinceau dans une couleur coordonnée et plus claire.
1990
Le crayon à lèvres fait son retour, cette fois sur les lèvres des femmes de couleur, surlignées de crayon marron ou violet pour donner un effet de lèvres encore plus pulpeuses.
2000
Certaines it-girl, tendance poupée Barbie comme Paris Hilton, popularisent les lèvres rose nacré sous le prétexte qu’elles sont «sexy». La texture «glossy» fait des ravages, portant aux nues les «juicy tubes» de Lancôme et les «lipglass» de MAC.
2010
En 2015, Kylie Jenner commercialise ses premiers rouges à lèvres sur Internet. Ils sont épuisés en quelques minutes. C’est l’arrivée des lipsticks fortement pigmentés, liquides et mats, avec un effet longue durée. En 2019, on voit triompher les lèvres néon sur les runways de la Fashion Week de New York, mettant en avant du rose fuchsia, de l’orange et du violet intense, autant de nuances intégrées dans le lancement de la collection cosmétique de Fenty, créée par la chanteuse Rihanna.
